Fleur de Tournesol

Fleur de Tournesol est une guerrière du Clan du Tonnerre. Elle a 28 lunes (= 2.4 ans  ≈ 26 années humaines) au début d’Éclairs du Passé.

Caractère

Bien loin du caractère exubérant et provocateur de son père, de la popularité de bonne élève de sa mère, se cache la timide Fleur de Tournesol, qui aimerait bien, si cela ne tenait qu’à elle, se faire aussi discrète que la larve de la cigale.

Qui a eu la superbe idée de lui donner le nom d’une plante aussi proéminente ? Sans doute son extravagant de père, car si l’on concède à sa fourrure rousse une certaine ressemblance avec les pétales d’or de son homologue, le reste de sa personnalité ne porte pas la lourde couronne noire de la reine des fleurs.

Fleur de Tournesol est une tranquille et taciturne créature, qui aime à s’effacer dans l’effervescence toute martiale du Clan du Tonnerre. Elle apprécie les conversations bercées par les silences, les balades solitaires, les après-midis à laisser vagabonder ses pensées, allongée sur une pierre chaude d’une clairière paisible. Elle échangerait bien le vacarme du jour contre les murmures de la nuit, les activités des cercles à un ennui passif et reposant. Elle préférera toujours le silence mordant du froid de la mauvaise saison, aux chaleurs étouffantes de l’été et les grondements ronronnant de l’orage aux éclairs vifs qui font la fierté de son clan. Bref, elle est l’antithèse de tout ce qu’un guerrier caricatural du Clan du Tonnerre devrait être. C’est sans doute pour cela qu’elle ne s’est jamais sentie tout à fait à sa place ici. Elle se sent habitée par une sorte d’ennui existentiel perpétuel, qui ne la quitte jamais, même quand elle se trouve entourée de ses amis.

Car malgré son tempérament à courber le dos, la petite Fleur de Tournesol s’est faite de très bons amis, et même un compagnon, qui l’aime d’un amour tout naïf et juvénile. Pluie de Couleurs, Œil Rubis, Poil de Bécasse, Petit Ruisselet et leur mentor à tous Œil qui Louche, sont là pour elle, pour l’écouter, ou plutôt pour écouter ses longs silences, si lourds de cette tristesse éternelle. Ils l’amusent, ils lui changent ses idées pluvieuses pour les remplacer par ce soleil dont sa fleur cherche tant à se gorger, ils l’aiment, enfin, telle qu’elle est. Et c’est grâce à eux qu’elle se sent malgré tout à la maison.

Mais ce soleil reste toujours un peu nuageux. L’amour, cela l’effraie un peu, et elle n’y croit pas autant que Pluie de Couleurs, car elle voit le couple de ses parents se déchirer petit à petit. L’amitié est compliquée, et elle n’arrive pas à comprendre comment les chats peuvent manquer de gentillesse entre eux. Cela l’offusque, cela l’énerve même si elle oserait le dire. Et ces règles qui permettent à certains de justifier leur méchanceté ? Tout autant incompréhensible que le reste ! En bref, il subsiste toujours chez elle ce malaise d’être “ici”.

Vous vous interrogez sur le bref accès émotif du passage précédant ? Pourtant il est tout naturel à la bienveillante Fleur de Tournesol. Elle considère la gentillesse comme la plus grande de toute les qualités. Un acte de gentillesse en entraîne toujours un autre, et rend le monde meilleur. Pour elle, c’est folie que de se montrer “méchant” (terme général qualifiant à peu près tous les défauts de Baie de Houx), car à l’inverse de la bienveillance, l’égoïsme empoisonne le sol, la haine détruit comme la grêle les jeunes pousses, la malveillance, ce parasite pestilentiel, pourrit peu à peu les bonnes graines semées consciencieusement. Ainsi donc, il devient logique de crier sur quiconque agit mal, de griffer celui qui essai de lui dire qu’elle est complètement naïve et que le monde du Clan des Étoiles n’existe pas sur terre, mais surtout, de faire comprendre à l’adversaire par tout les moyens possibles en quoi la plus petite “méchanceté” entraîne un déluge de conséquences dramatiques. En plus de s’attirer son mépris. Et qui voudrait être méprisé par la si douce Fleur de Tournesol ?

Un peu radical diriez vous ? Eh, vous oubliez qui est son père ! Anthère d’Ivraie lui a tout appris sur les injustices de la vie (et du code du guerrier). Elle est très proche de lui, de ses idées, et ainsi, de son comportement. Malgré tout, elle ne partage pas toutes ses opinions. Tant que les choses sont faites avec bienveillance, elle pardonne, là ou Anthère d’Ivraie se borne à condamner.  

En bref, voilà la timide Fleur de Tournesol, qui aimerait bien qu’on arrête de la regarder comme une guerrière ou une rivale, mais qu’on la voit comme l’amie qu’elle rêve d’être depuis l’enfance.

Petit fait intéressant à son propos, quand elle fait ou pense quelque chose de mal, elle se réprimande exactement comme elle réprimanderait les autres. Ainsi on l’entend souvent dire : « Méchante ! Méchante Fleur de Tournesol ! » Sans plus d’explication que cela.

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